Vous avez peut-être déjà tenté d’écrire vos mémoires. De coucher sur le papier quelques souvenirs et anecdotes. Vous sortez les photos, vous installez tranquillement à votre bureau… L’inspiration vous visite ? Ou pas !
Si vous ne vous vous êtes pas arraché les cheveux face à l’ampleur de la tâche, félicitations ! Car il en faut, de la persévérance, de la motivation, de l’organisation, pour écrire, seul, son récit de vie. Et si on tentait l’expérience à plusieurs, en atelier ? Voici ce que je me suis dit avant de proposer l’aventure. Alors, qu’est-ce que j’avais offrir à mon (super) groupe ?
Des bases solides pour le projet d’écriture.
En co-écrivant les mémoires de R., j’ai vite fait le constat suivant (une évidence certes, mais parfois douloureuse quand on tient au projet) : écrire sa vie, c’est difficile ! On ne sait pas par où commencer, on s’éparpille, on doute de sa capacité à poursuivre l’effort dans la durée…
Les motifs de découragement se multiplient, dès le commencement… Vous avez fait l’expérience ? J’écris un peu, je replonge dans les albums photos, je réfléchis… Mais au fait, je ne devrais pas faire un plan ? On verra après. Je tire sur un fil et la pelote vient avec : ça y est, ça part dans tous les sens !
Très vite, pour atteindre l’objectif d’achever un livre, j’ai commencé à dresser un plan, à le séquencer. J’ai cherché les différents moyens de faire remonter les souvenirs (ils appellent ça la phase de « réminiscence », dans le jargon), de les mettre en valeur, de ne rien oublier…
Bref, j’ai créé une méthode pour écrire ce livre de vie de manière logique et concrète, de manière à suivre un fil, bien rouge celui-ci… Un fil qui permette de dérouler la pelote progressivement, calmement, sans se laisser étrangler par les nœuds qui se forment inexorablement.
De la motivation pour aller jusqu’au bout !
Pour écrire sa vie, il faut TENIR ! À mon humble avis, l’exercice requiert davantage de persévérance et de motivation que de style et d’anecdotes rocambolesques… C’est long une existence à revisiter. Et parfois pénible ou ennuyeux (si, si, forcément). Mais l’essentiel est d’aller au bout !
Notre atelier se réunit tous les jeudis pour « travailler ». J’insère le mot entre guillemets car, même s’ils m’accusent parfois de les « torturer » (texto !), mes chers participants sont si assidus que j’aime penser qu’ils prennent du bon temps. Ce rendez-vous est l’occasion d’avancer — et c’est là effectivement que je les malmène —, de progresser chapitre après chapitre — oui, je les pousse, et alors ?—.
Et puis chacun écrit chez soi car le temps en atelier ne suffit pas. On y puise des idées, on se plonge dans un sujet et une époque, mais creuser ses souvenirs en mots réclame le calme et la solitude.
Echanger ses expériences, passer du rire aux larmes… Partager !
Or, du calme, il y en a de moins en moins, dans mon atelier ! Même si on s’écoute toujours avec le même respect et la même bienveillance, tout est sujet à discussion !
Je me souviens encore de la première séance : j’y expliquai avec moult précautions que les personnes qui ne souhaiteraient pas lire leur texte devant les autres n’étaient pas obligés. D’ailleurs, chacun m’avait signalé cette réticence. Personne ne se voyait dévoiler son histoire, livrer ses anecdotes et autres morceaux d’intimité.
Ce temps-là est révolu, croyez-moi ! Car non seulement chacun lit, mais les commentaires affluent toujours… Et les expériences des uns font tellement écho aux souvenirs des autres que nous pourrions en discuter durant des heures.
Car au-delà de l’expérience personnelle, il existe également des souvenirs générationnels, des points de repères qui résonnent pour toute une génération. Et lorsqu’un participant évoque ce repère, nous replongeons tous ensemble dans la période. Les yéyés, la première télévision, la culotte fendue des grands-mères, Mai 68… D’ailleurs, on en reparlera de Mai 68… Très bientôt !
Trois ingrédients clés pour écrire sa vie
De la méthode, de la persévérance et du soutien !
Et s’il s’agissait là de trois des principaux ingrédients pour écrire sa vie ?
- De la méthode : pour mettre en forme son projet et son récit.
- De la persévérance : pour atteindre son objectif et achever la démarche.
- du soutien : pour rompre la solitude, se rappeler pourquoi on écrit ses mémoires et puis, surtout, pour rire, s’entraider, échanger, s’émouvoir et PARTAGER !
Tu as très bien résumé, Julie, ce que représentait cet atelier pour nous tous. Notre RV du Jeudi matin va énormément nous manquer quand le livre sera terminé en juin… C’était un moment réellement enrichissant et je conseille vivement à d’autres personnes de se lancer dans l’aventure. Il suffit de se laisser guider par tes conseils et ta méthode et les souvenirs s’écrivent avec facilité.. Merci Julie !
Merci Isabelle! Heureuse de voir que mon texte reflète bien l’atelier, malgré la difficulté à résumer TOUT ce qui peut s’y passer… les rires, les gorges serrées, les débats autour d’un café.
Et surtout, votre travail à tous, qui avance à grands pas!
Oui c’est vrai qu’au début on ne sait pas où on va ! Oui c’est vrai qu’à la première séance ou personne ne se connaît on se dit qu’il n’est pas question « d’étaler » sa vie devant tout le monde, Oui c’est vrai qu’on doute de nos capacités et pourtant… nous voilà en fin d’année, le livre est pratiquement bouclé, on s’est fait plein d’amis grâce à cette écriture qui nous a unit et avec qui non seulement on a osé se lâcher mais on a aussi pris un i-m-men-se plaisir ! Pas question de manquer une séance surtout !
Essayez vous aussi ! Vous ne le regretterez pas, surtout avec « notre » Julie qui nous guide à merveille ! Merci Julie
Quel plaisir de lire tes mots, Marie-Louise!
Merci pour tous ces compliments et juste une chose: moi je n’ai jamais douté de vos capacités!
Je vous l’avais bien dit, que c’était à votre portée à tous…
Bonjour,
cela a l’air très intéressant.
Mais attention, on dit « réminiscence » et pas « réminsicence »… même dans le jargon !
Oups, merci Thérèse !
On appelle ça… « une coquille » dans le jargon !
Et une bourde, dans la vraie vie…