écrire son autobiographie Non classé

« En écrivant, j’ai trouvé de nombreuses réponses à certains chapitres de ma vie. »

Il aura fallu un peu moins d’un an à Michèle pour retracer le fil de son existence dans un livre de… quelque 500 pages ! Un exercice au long cours qui a resserré les liens avec ses proches, éclairé certains épisodes vécus et ancré de solides habitudes d’écriture. Elle nous raconte aujourd’hui cette expérience aussi intense qu’essentielle.

photo : Harrison Haines


Comment est née l’envie d’écrire un livre sur ta vie et quel a été le déclic ?

Je sentais résonner au fond de moi, de façon étrange, la phrase de Catherine de Sienne « je suis ce que je suis, mais je ne suis pas ce que je devrais être », dans le sens où j’ai composé ma vie pour plaire à tout un chacun. Je traînais en moi ce désir de parler, de hurler, sans y arriver, par convenance, pensant que je n’étais pas reconnaissante de la vie qui m’avait été offerte.
En 2019, j’ai pris conscience de mon âge, du décalage qui s’opérait. J’étais seule. Mes enfants avaient leur vie. Les choses prenaient un autre tournant. Je regardais le monde étrangement. 
Le confinement a été pour moi, comme pour beaucoup d’autres personnes, le déclic pour faire le bilan de ma vie. J’ai réalisé ce que l’on pouvait rater en ne parlant pas, en ne témoignant pas sa tendresse. À cette époque, le « mot » a été sacralisé par la peur de perdre un être cher. Le lien familial a repris toute sa place.
En 2020, j’ai cherché un atelier d’écriture. Il y avait le choix mais j’ai retenu celui de Julie qui me paraissait juste dans sa démarche. Comme beaucoup, j’avais quelques écrits, même un journal intime complétement inexploité.

Tu as écrit près de 500 pages, quels étaient tes rituels d’écriture et tes motivations tout au long de l’aventure ?

Photo : visually us

Tous les jours, je m’accordais du temps personnel pour écrire. Souvent, c’était le soir entre 23 h et 1 h du matin mais la fin de semaine, c’était le matin entre 7 et 9 heures. Toujours avec de la musique classique.
Je m’appliquais à revivre les séquences de mon enfance. J’étais décidée à écrire. Je voulais l’existence de ce livre. Laisser un témoignage vivant de ma vie a été mon but, ma motivation.
Ce fut un moment délicat pour moi mais avec toujours la volonté de choisir les mots au plus près de mes ressentis. En fait, j’ai revécu ma vie.

Quels effets ton livre a-t-il produits sur tes lecteurs ? Et sur toi ?

J’ai ressenti cet amour humain après la lecture de mon livre, une infinie tendresse, une délicatesse dans le regard.
Je suis beaucoup plus sereine par rapport à moi-même et j’ai trouvé de nombreuses réponses pour certains chapitres de ma vie de femme.

le livre de Michèle "Une petite fille au bord de l'eau"
Le livre de Michèle s’intitule « Une petite fille au bord de l’eau »

Je suis fière d’avoir été juste dans mes écrits. De ne pas m’être trahie.
Je pense que c’est un vrai témoignage de vie, sans règlement de compte ni intention de blesser quiconque.

Et maintenant ? Tu raccroches le stylo ou tu as d’autres projets d’écriture ?!

J’ai envie de continuer à écrire…
Et j’ai déjà commencé !

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