Le 9e défi d’écriture : pas de “je” et des verbes à l’infinitif pour nous transmettre les gestes d’un rituel !
Lisez les textes de Monique, Saïda et Lise !
Photo : Max Andrey
Rituel des beaux jours (Monique)
Suspendre le hamac dans le jardin.
S’y étendre un moment chaque jour.
Prendre le temps de s’y lover confortablement.
Se laisser bercer doucement.
Regarder le ciel.
Entendre les bruits environnants.
Sentir la caresse du soleil.
Ne plus penser à rien.
Savourer l’instant présent.
Quelque temps lire…
Puis souvent s’assoupir.
Ne pas se tromper de loi (Saïda)
Se lever le matin et respirer profondément
Remercier le sursis qui nous est offert de voir la lumière un jour de plus
Aller à la douche
Ouvrir le robinet et se laisser caresser par les filets d’eau sortant du pommeau
S’enduire de savon, se rincer et s’essuyer
S’habiller et s’installer pour boire un café
Penser, penser, penser…
Et revenir toujours à la même conclusion
Echouer une tâche n’est peut-être pas un échec de vie, la réussir ne gonfle pas forcément l’égo
Réfléchir, réfléchir, réfléchir…
Et prendre conscience que l’essentiel est ailleurs, dans un présent très palpable
Harmoniser l’Ombre et la Lumière
Ne pas avoir peur d’être profondément triste
Apprécier les moments où le sourire est roi
Obéir aux lois de la nature et écouter ses besoins intérieurs
Respirer, respirer, respirer…
Garder des moments pour soi pour guérir et se sevrer
Eviter de se noyer dans les pièges du mental et des lumières artificielles
Est-ce possible ?
Ecrire le jour d’après…
Casse-croûte nocturne (Lise)
Sortir d’un profond sommeil, réveillée par les grincements du petit locataire dans le couffin près du lit.
Chercher un téléphone ou une montre pour voir s’il est bien l’heure de se lever.
Il est l’heure, reprendre ses esprits quelques secondes sur le bord du lit.
Se diriger à tâtons jusqu’au couffin pour rassurer ce petit être affamé et lui demander de patienter quelques instants.
Sortir de la chambre, discrètement pour ne pas réveiller les deux grands, ce qui compliquerait la tâche.
Descendre l’escalier prudemment jusqu’à la cuisine pour préparer un biberon.
Tout est déjà prévu, les gestes sont automatiques et peuvent être effectués dans le noir : le biberon dans le micro-ondes, 20 secondes, pas une de plus. La dosette dans l’eau tiédie. Faire rouler le biberon entre les mains, provoquant le tintement des bagues sur le verre du biberon. Puis secouer vivement le biberon de haut en bas en bouchant la tétine de l’index de la main droite, toujours.
Remonter l’escalier avec le festin préparé avec amour entre les mains pour mettre un terme aux miaulements du petit fauve.
L’attraper dans son couffin.
S’étonner de la trouver si légère, si petite…
Sourire de sa bouche tordue sur le côté preuve que la faim n’est plus tenable.
Changer de pièce, s’installer confortablement, au chaud sous un plaid, le bras calé sur une pile de coussins.
Déposer un lange sous son menton.
Approcher la tétine près de sa petite bouche et la voir disparaître, engloutie sans sommation.
Tendre l’oreille pour s’assurer que le nectar s’écoule correctement et étanche efficacement la soif.
Lutter contre le sommeil…
Apprécier le calme de la maison, qui contraste avec son agitation quelques heures plus tôt. Ecouter les grands frères dormir.
Sentir que le rythme du petit glouton se ralentit.
Poser le biberon, mettre le lange sur l’épaule et l’inviter à faire une pause, à la verticale, blottie contre soi. Sentir son souffle dans le creux de son cou.
Constater que le repas peut se poursuivre. Féliciter.
Reprendre la position initiale, lange sous le cou, avec quelques encouragements.
Observer avec amour la fin de ce casse-croute nocturne.
Savourer le calme après la bataille. Se réjouir de tant de sérénité… s’en imprégner.
Se diriger vers la table à langer avec le petit colis endormi dans les bras, changer délicatement sa couche, sans quitter son visage béat des yeux.
Venir à bout du chapelet de scratch, pressions, boutons et fermeture éclair sur le chemin du confort de la fin de la nuit.
Serrer cette toute petite personne dans ses bras et la raccompagner dans son lit.
Déposer une couverture sur son ventre et un baiser sur sa joue. Se dire une fois de plus qu’il n’existe rien de plus doux et de plus vulnérable que ces petits êtres.
Lui dire qu’on l’aime.
La regarder, encore. Se dire qu’il ne faudra jamais oublier ces instants.
Se glisser sous la couette, le cœur plein d’amour. Regarder l’heure et constater qu’une heure s’est écoulée.
Fermer les yeux et replonger dans le sommeil.
J’ai beaucoup aimé le casse-croûte nocturne de Lise
tout en douceur, et en délicatesse, tout en amour
(mon bébé à moi à 22 ans, souvenirs souvenirs…)
Bravo à tous pour ce moment de partage, c’est une belle récréation pendant le confinement, merci à Julie qui nous réunit.
J’en profite pour transmettre une bise à Pierre (mon pseudo »grand-frère »)
Belle journée à tous
Merci Monique pour ce moment de détente suspendu
Lise dans ton rôle de maman est touchant
Je n’ai pas compris Joëlle, tu serais aussi Pierre?