Un petit jeu d’écriture inspiré par le logo rallye de Raymond Queneau. À partir de six mots imposés (gifle / professeur / hypnotiser / lampe / ricaner / dévoiler), on imagine un texte. Réaliste, fictionnel, poétique, autobiographique… Aucune limite ! Découvrez ce que Lise, Joëlle, Michel et Brigitte ont fabriqué à partir de la consigne…
Adieu douleur ! (Lise)
Ma femme et moi nous sommes préparées à la naissance de nos deux plus jeunes enfants par l’hypnose.
L’hypnose, discipline mystérieuse, médiatisée pour des usages spectaculaires, qui divise le monde en deux : ceux qui y croient et ceux qui n’y croient pas. Avant d’avoir essayé, j’étais plutôt de cette deuxième catégorie. Calfeutrée dans mes certitudes et ma rationalité : il n’y a qu’une réalité, celle que l’on vit.
Notre professeur en la matière s’appelle Isabelle : une sage-femme très charismatique, au calme olympien. Au fil des semaines, nous avons fait nos premiers pas dans l’hypnose, sorte de voyage dans notre imaginaire. Et le résultat a largement dépassé nos attentes !
S’hypnotiser, seul ou accompagné, à l’occasion d’une douleur vive (par exemple une contraction) permet de s’en échapper totalement en s’évadant ailleurs, dans un endroit plus agréable. Car notre esprit ne fait pas la différence entre ce que l’on imagine et ce que l’on vit. Il s’agit tout simplement de se concentrer sur toutes nos sensations, en sollicitant un maximum de nos sens et le voyage commence !
Sceptiques quant à l’efficacité de la manœuvre le jour J, notre guide nous a fait une démonstration très convaincante en pinçant très fort l’intéressée hypnotisée (elle aurait tout aussi bien pu lui mettre une gifle) qui n’a rien senti !
La pratique de l’hypnose ne dévoile ses merveilles qu’à force d’entraînement, assidu et répété. Alors, des automatismes se créent. Pour la deuxième grossesse, nous avons été un peu plus loin et découvert les inductions, techniques rapides, qui consistent à plonger quelqu’un en hypnose par un geste simple. Ainsi, le jour J, je n’avais qu’à glisser doucement ma main sur le bras de ma femme pour qu’elle plonge brusquement dans une hypnose profonde. Comme Aladdin avec sa lampe magique, je faisais ce geste. Point de génie dans son cas, mais son souhait de faire disparaître la douleur était instantanément exaucé !
Je suis désormais de ceux qui y croient, et si certains en ricanent… qu’ils essaient !
(Joëlle)
Professeurs de français, d’anglais, d’aikido, je vous aime
Hypnotisée par votre connaissance et votre joie de transmettre
Vous êtes comme une lampe allumée, dans le monde de l’ignorance
Vous aimez dévoiler les secrets de la connaissance
C’est comme une gifle qui claque sur la médiocrité
Ricaner dans les lofts de la téléréalité, il n’y a rien de plus laid !
Logo rallie les toiles (Michel)
Tombé.e de sa chaire
Le professeur.e sans élève
Se berce d’illusions
Sur l’écran des leçons assenées
Qui l’hypnotisent à cran et à cris
Le corps en retrait
Le cœur en bleurésie
Tombé.e de sa chaire
Lampe et l’arme à la main,
Sa lampe à les sens
Finit de consumer sur sa tête à gifles
Un horizon d’espoirs embrumés
Qu’il.e a trop longtemps fumés.
Demain sera comme hier
Deux mains seront serrées
Prises à la gorge ou aux poumons
Le professeur.e s’éloignera
Le cœur sous la main
La main ensanglantée
Sur l’écran dégouts et des couleurs dévoilés
Ricane virus menu mental
Raconte virus par le menu
Monumentalement
D’avoir passé l’âme à gauche
Du donneur des leçons de choses
En lumière et en dimanche.
Physique/Chimie (Brigitte)
J’avais 15 ans lorsque je découvris pour la première fois ce qu’était un cours de physique/chimie !
Je crois n’avoir jamais autant détesté un professeur, ni autant rêvé tomber raide à l’heure de ce cours.
De sa place, fière de nous dévoiler les secrets de cette matière que j’assimilais à un incompréhensible cours de chinois, je me complaisais avec une ou deux autres comparses à ricaner au fond de la classe.
« Déléguée de classe, me dit-elle, vous devriez montrer le bon exemple » : je reçus de plein fouet, pire encore qu’une des rares gifles données par mon père, son regard malveillant, cible noire au travers de laquelle j’aurais aimé me faire hypnotiser pour enfin oublier la situation dans laquelle je me trouvais !!!
Lisez les autres textes !
Vous y découvrirez :
De la poésie, de l’humour, du pragmatisme…
Certains échos entre plusieurs productions…
Et parfois un fort ancrage dans la situation actuelle…
Apaiser les douleurs par l’hypnose et la méditation, j’y crois, mer Lise.
J’aime la poésie car elle me donne le sentiment que les mots dansent…merci Michel
Court et concis pour Joëlle, merci
Alors Brigitte? le texte de Margaux parle aussi d’un professeur de physique/chimie, j’espère que ce n’est pas le même…
j’adore vous lire
Merci pour votre commentaire Saïda. J’adore vous lire tous chaque jour, vivement lundi!
Oui, oui ! je confirme, j’adore tout ce qui se révèle au fond de vous tous, c’est toujours magique de découvrir ces mots qui s’accordent et nous font rêver…
Merci beaucoup et vivement la semaine prochaine !!
Marie
oui c’est trop sympa tous ses textes, ses poèmes qui nous font rêver. Que d’imagination toujours en fusion.je ne sais si le prof de physique chimie était le même mais je pense que là il y a allergie à la physique chimie.
A lundi toute l’équipe .
Margaux