Juste après l’envie, et l’impulsion du « Allez, c’est décidé, j’écris mes mémoires ! », surgit fréquemment cette immense vague de désespoir : « Mais par où commencer au juste ?!! » Je pars du principe que vous avez déjà songé au pourquoi de l’autobiographie, et que sont apparues devant vos yeux certaines scènes mémorables que vous avez très envie de raconter.
Et sincèrement, je pense que cela suffit pour se lancer.
Donc, si on commençait par le commencement, tout simplement ?
À trop préparer le terrain, on n’écrit rien…
L’important, c’est de se jeter à l’eau ! Vous avez sans doute exhumé des boîtes de photos de vos placards. Et vous voici à fouiller dans des liasses de documents pour retrouver la date de naissance de votre grand-mère. Puis vous tombez sur la correspondance que vous entreteniez avec votre cousine lorsque vous aviez 14 ans.
D’ailleurs, vous commenceriez bien votre livre par cette lettre qu’elle vous avait écrite de Concarneau… STOP ! Il est temps d’attraper stylo/papier ou de vous caler derrière votre ordinateur : votre histoire réclame ces premiers mots…
Partez de votre naissance
Vous êtes à la fois l’auteur, le narrateur et le personnage de votre livre. Alors, autant vous présenter d’emblée : où et quand êtes-vous né(e) ? Dans quelles circonstances ? Comment s’appelaient vos parents ? Où vivaient-ils ? Pourquoi vous ont-ils appelé(e) ainsi ? Que savez-vous de vos premiers jours, de vos premiers mois ? De la constitution de votre famille lorsque vous êtes arrivé(e) ?
Eh bien voilà, vous avez débuté l’aventure ! Et vous l’aurez fait de la même manière que bien des écrivains célèbres (Jean-Jacques Rousseau, Simone de Beauvoir, Georges Perec, Jean-Paul Sartre etc.)… Par votre naissance !
Progressez chronologiquement dans votre récit de vie
Ne me faites pas dire ce que je n’ai pas dit : vous pouvez prendre des notes, poser des idées sur le papier pour poursuivre l’écriture ! Il sera même judicieux que vous traciez quelque part une ligne de temps, précisant les grandes étapes de votre vie, assorties des années correspondantes.
Vous y intercalerez certainement des événements marquants qui sont venus bousculer le quotidien ou accélérer votre parcours. De la scolarité à l’entrée dans le monde du travail, en passant par votre mariage, la naissance de vos enfants, la perte d’un proche, un déménagement marquant… Bref, les pièces du puzzle se mettront en place assez naturellement. Reste à raconter chaque étape…
C’est ce que nous faisons en atelier, en décortiquant patiemment, méticuleusement. Un oignon qu’on épluche, couche après couche, peau après peau… Sympa la métaphore, non ?
Cela permet de replacer chaque épisode dans son contexte
La progression chronologique du récit de vie pourra sembler peu imaginative à certaines plumes déjà aiguisées.
Néanmoins, elle présente plusieurs avantages pour vous, et vos lecteurs :
– vous vous repérerez plus facilement dans votre histoire (ex : vous avez oublié de mentionner votre premier amour de l’école, revu des années plus tard ? Vos pages sur l’école devraient se trouver au début du livre, ce personnage sera facile à replacer) ;
– vous donnez à comprendre chaque événement dans son contexte (ex : vous avez mentionné auparavant combien vous aviez été traumatisé(e) enfant, par un accident de voiture ? Le lecteur comprendra plus facilement pourquoi vous rechignez à conduire 500 km pour retrouver un ami. Vous avez décrit le milieu modeste dont vous êtes issu(e) ? Alors on ne s’étonnera pas de l’acharnement que vous avez mis à réussir professionnellement etc.) ;
– vous aurez le plaisir d’entendre résonner certains échos dans votre texte, au fur et à mesure que vous l’écrirez (les situations se répètent ; finalement, à chaque fois qu’il a fallu foncer sans se poser de question, vous l’avez fait et cela vous a permis de progresser !) ;
– vous verrez se dessiner la cohérence de votre parcours et tiendrez le fil rouge qui a présidé à votre destinée toute personnelle…
À vos marques, prêts… Écrivez !
Et vous, quelle méthode avez-vous choisie pour plonger dans votre bain autobiographique ?