Défi "confinés inspirés"

Défi J2 : La liste de mes rires (2)

Du sourire au fou-rire, c’est si bon de rappeler à soi ce qui nous a tordu les joues et les abdominaux ! Tendre ou plein de larmes, ça fait tellement de bien d’esquisser un sourire… On essaie ?
Avec les textes de Lise, Denis et Marie.

Photo : Egfriday

 » Bon public  » (Lise)

Il faut bien l’avouer, je suis plutôt bon public. Je ris beaucoup, volontiers et souvent à en pleurer… 

Mes meilleurs partenaires de rire, depuis toujours et pour des raisons différentes, sont mon frère et ma sœur. 
Lui, qui bien qu’étant mon aîné sera toujours mon petit frère. Parce qu’il invente, sans le vouloir les expressions les plus folles… parce qu’il nous suffit d’une fraction de seconde pour être à nouveau tout petits et connectés.
Elle, par ses excès, et l’exubérance dont elle fait preuve, à tout instant, pour nous faire rire. 
Quand la famille se réunit, c’est toujours la même chose. Nous avons 6, 9 et 12 ans à nouveau. On se chamaille, on se chipouille, on se cherche, … et on rit. Mon père, comme à son habitude, rit plutôt intérieurement, il nous regarde amusé et son sourire trahit une certaine fierté d’avoir engendré trois pitres aussi différents que complices ; ma mère, elle, feint de s’offusquer de nos bêtises, nos vacheries enfantines. Si sa bouche nous demande gentiment de nous calmer, ses yeux nous donnent carte blanche… L’appartement où nous avons grandi redevient notre scène : ils sont au spectacle, et nous aimons ce petit jeu en famille.

Nostalgique, je ris…
Des aventures incroyables et dignes des pires comédies de ma mère et mon grand-père (son beau-père), qu’ils nous racontaient en riant…
Mais aussi de ma grand-mère, remontée contre mon grand-père qui hurlait «Henriiiiiiii ! » à travers la maison ou le jardin. Nous savions alors qu’il ne fallait pas rire trop fort, mais c’était irrésistible.
De nos fou-rires, enfants dans la piscine de nos grands-parents, on y buvait la tasse à longueur de journée… ce qui valut d’ailleurs à mon frère, une nuit, des douleurs de ventre inquiétantes et une intervention du médecin… sans conséquence.

De mes enfants, je ris…
Je souris quand mon fils aîné revient de vacances avec sa cousine (qui vit à Carcassonne), avec un accent à couper au couteau.
Je ris jaune de l’entendre rappeler une règle à son petit frère, quelques minutes après les avoir lui-même enfreintes.
Je me retiens de rire lorsque l’un d’entre eux utilise fièrement un gros mot ou une expression familière nouvellement apprise à l’école.

Et aussi…
De ma maman, qui lorsqu’on la prend en photo tente de sourire et fait alors une mimique indescriptible… et unique.
J’ai ri comme rarement lorsqu’on a préparé notre cérémonie d’engagement laïque. Scène lunaire où la femme du maître de cérémonie jouait une petite fille apportant les alliances à dos de poney (lui-même joué par mon beau-père)
Je ris encore au souvenir assez récent d’un fou-rire dans un TGV entre Paris et La Rochelle, face au spectacle de Blanche Gardin, excessive et sans limite. Rire seule et fort, dans un wagon entourée d’inconnus… drôle de sensation.
Je ris du sérieux de certaines situations professionnelles, des personnages désagréables qui pensent que ça les rend plus respectables, parce qu’ils ont dû oublier les bandes dessinées de leurs enfance… et souvent, je ris quand ça n’est pas le moment.
Plus bizarre : je ris lorsque je mange une tartine de pain trop grillée, parce que ça me donne l’impression que tout mon cerveau vibre. 
Je ris lorsque je prends de la vitesse sur mon snowboard et que ça me fait peur.
Je ris lorsqu’on me vanne.
Je ris de ma mauvaise foi, de mon aplomb à affirmer des choses que j’ignore, tout en sachant que je suis démasquée.
Je souris, étonnée et heureuse jour après jour de la faire rire. 

Et quand je suis heureuse : je ris.


Sourires – Rires – Fous rires (Denis)

Nous ne conservons généralement pas le souvenir des moments où le sourire, le rire ou le fou-rire sont survenus. Dommage : l’un ou l’autre effacent, parfois momentanément seulement, des pensées ou des moments plus ternes ou tristes. Pour ma part, je les considère comme des instants privilégiés de la vie et je regrette d’être dans l’incapacité de les mémoriser. 

Néanmoins, certains sont toujours présents à mon esprit, de façon souvent confuse.
Parmi eux :

  • Un spectacle offert par mes enfants, alors très jeunes, en compagnie de quelques-uns de leurs amis, où ils imitaient les héros du feuilleton télévisé quotidien : « Hélène et les garçons ».
  • Les sketches de grands humoristes, tels Thierry Le Luron, Pierre Desproges qui rappelait les thèmes de son prédécesseur Pierre Dac, ou plus récemment Laurent Gerra (irrésistible dans son imitation de Céline Dion évoquant René son caribou) ou Nicolas Canteloup, parmi quelques autres. Dans le même ordre d’idées, je ne peux oublier l’émission radiophonique : « Le tribunal des flagrants délires » qui m’a fait passer de si nombreux bons moments et m’a provoqué quelques irrépressibles fous-rires à la suite de la plaidoirie de Luis Régo invariablement débutée par : « de quoi t’est-ce que l’on accuse t’on mon client ? ».
  • Quelques films sont aussi à l’origine de rires francs et massifs, tels que: « L’aventure c’est l’aventure », « Les tontons flingueurs », « Les aventures de Rabbi Jacob », et quelques autres devenus films-cultes.

Mourir de rire (Marie)

Un rien me fait rire aux éclats. Pourtant je suis du type inquiète. Si un rien me fait rire aux éclats, un trop devrait me faire exploser de rire, jusqu’à mourir de rire ! Je « mourirais » en sorte… 

« C’est pas l’épi de blé et le panda qui vont m’entamer mon humeur » me dis-je. Non, non, je ne veux plus les appeler par leur nom : l’épi de blé pour épidémie, histoire de veiller aux grains, et panda pour pandémie, j’ai éliminé les « émies » ça fait trop « ennemie », vous trouvez pas ? ah zut… Si j’enlève « emie » à ennemie ça fait haine… on s’en sort pas !!! bon ! ce mot-là je vais le zigouiller tout entier.

L’autre là, je l’appelle le minus… c’est un coup dur… J’ai envie d’être dans une cour de maternelle et de dire caca boudin à tue-tête !!! Hier, je ne sais pas pourquoi m’est venue l’idée que c’était un coup des rois mages : Melchior, Balthazar… je ne me souviens jamais du nom du troisième ?! La galette, la fève, et toutes ces couronnes sur les têtes… c’est vraiment un coup dur !

Mon homme a bricolé un vélo, j’ai sorti mon déguisement de clown, mon bonnet rouge à pompons, mes poèmes – la peau aime la caresse des mots –, et je pédale en « poèmant » c’est chic non !!!

Hier, je suis allée chercher mon pain avec mon habit de clown. Dans la file d’attente une toute petite fille sur sa trottinette. Elle s’ est planquée derrière les jambes de son père tout en m’épiant… puis elle m’a souri…Je ne fais pas les vitres, j’ai un petit bordel sympa dans la chambre du fond… mes costumes : demain je serai vietnamienne, après demain indienne, sorcière un autre jour… c’est pas le moment de mettre sa camisole de farces, non c’est pas le moment…


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