Défi "confinés inspirés"

Défi J21 : Y a d’la joie ! (3/3)

Un nouveau logo rallye plein de gaieté !
Suite et fin des textes rédigés avec les six mots et le thème imposés.
Saïda, Pierre et Margaux partagent les leurs.

Photo : Marcin Dampc


(Saïda)

Pour ne pas tourner en rondquestion après question, j’érige mon œuvre.
Pour cela, je vous choisis avec soin dans mon jardin. Je communique avec chacune de vous. Je vous porte toute mon attention. Aujourd’hui je vous dépose sur la table en pierre. Je m’installe en face de vous et attends votre permission pour commencer. 

La mélodie de mon cœur prend place dans cet espace unique, où l’essentiel se situe dans la recherche du point d’équilibre entre chacune de vous, une stabilité fragile à apprivoiser, menaçant à tout instant de s’effondrer. La concentration que vous exigez de moi fait taire ma pensée, un instant de répit pour libérer mes tensions. Vous l’avez compris, faire fumer ma soupape de sécurité pour que mon cerveau n’explose jamais. 

Et lorsque ma nature profonde rejoint la vôtre, pendant un court instant tu viens me chatouiller, toi la joie, éphémère et puissante me sortant de ma dualité, capable de me remplir d’amour en une fraction de seconde.

Oh joie, rebelle et personnelle, ne reposant sur aucune loi, fusion du dehors et du dedans. Tu nous relies à tous, dans un tout commun. Tu accordes à merveille tes clés créant une partition harmonieuse. Délire ? Folie ? Présence divine ? D’un coup de baguette magique, tu me dynamises et m’émerveilles par ta capacité à apparaître là où je ne t’attends pas.

Et c’est à vous, mes chères pierres que je dois cette joie, reposant sur un équilibre précaire, empilées les unes sur les autres par mes soins et votre permission. Vous êtes fières et rebelles, conscientes que rien n’est acquis sur cette terre, sauf peut-être la richesse de notre cœur à partager sans modération, cette joie qui le traverse…


Vous devriez essayer, mes amis, le « rock balancing »…


Une soirée (Pierre)

Ce samedi soir nous étions présents parmi les membres de notre association amicale. Une fois par mois, le Président avait pris l’habitude de réunir les adhérents et leurs conjoints autour d’un repas dansant. 
Pour lui, ces rencontres permettaient de souder encore mieux les liens affectifs qui nous unissaient. Il les appelait du joli nom de repas de cohésion…

Compte tenu de la date choisie, à l’approche des fêtes de Noël, l’atmosphère était encore plus détendue et joyeuse qu’à l’accoutumée. Tout était prétexte à rire et à raconter des histoires. Chacun d’entre nous avait mis qui un beau costume qui sa robe la plus chic. 
Après l’accueil par notre hôte et son épouse, nous étions conviés à un apéritif servi au bar situé près de la piste de danse. Une douce musique de fond jouait une mélodie qui chatouillait agréablement les oreilles. Les tables prévues pour six convives étaient couvertes de nappes blanches et au centre de celles-ci trônaient des vases garnis de fleurs multicolores du plus bel effet.

Chacun s’était mis à fumer un verre à la main. On était ravis de retrouver ses amis d’active ou les retraités pour poser une question sur l’avenir du métier ou les questionner sur les prochaines promotions attendues dans la nouvelle année. Les dames se regroupaient entre elles pour papoter dans leur coin en levant les yeux au plafond après des révélations croustillantes mais bien entendu confidentielles ou encore d’autres potins…

Vers 20 h on était passés alors à un repas fin et recherché qui n’était pas pour autant pantagruélique. En attendant le café et le dessert, dans une sorte de trou normand, le disc-jockey était entré en scène avec un programme varié de danses. On débutait par les valses qui faisaient tourner en rond les couples les plus souples. Quant aux autres il suffisait d’attendre un peu pour danser les slows ou les tangos qui alternaient avec du rock’n’roll pour les jeunes.  

Ce qui plaisait par-dessus tout et faisait rire aux larmes l’assemblée c’était les jeux de compagnie. Je me souviens particulièrement aujourd’hui d’un de ceux-là. L’animateur avait choisi huit dames dans l’assistance et les avait fait asseoir côte à côte en leur bandant les yeux et en leur recommandant un mutisme complet. Grâce uniquement à leurs mains elles devaient reconnaître les mollets de leurs époux qui défilaient devant elles sans un mot et dans un ordre aléatoire.

Si certaines se montraient un peu malhabiles dans la palpation, d’autres au contraire faisaient des allers-retours sur les épidermes velus de ces messieurs croyant avoir trouvé le mollet de leur compagnon. Cela occasionnait des cascades de rires bien difficiles à réprimer. Surtout quand après avoir ôté leur bandeau elles se rendaient compte qu’en face d’elles ce n’était pas du tout leur conjoint.Nous étions repartis chez nous cette nuit-là un peu plus libérés après un bon moment de joie et de franche camaraderie…


(Margaux)

Mon mari s’esclaffe en regardant une vidéo. L’histoire a vraiment l’air hilarante. Il m’appelle pour que je la regarde à mon tour. La vidéo s’appelle « Chut ! »
Donc, je la visionne avec lui.

Cela se passe dans les canyons et une route désertique type route 66. Une vieille guimbarde, genre Cadillac américaine circule en dégageant des tonnes de poussière.
Le type est accoudé à sa fenêtre. Il roule tout en joie. La vidéo diffuse une mélodie de vague suspens à la guitare électrique. Le mec, d’un calme olympien roule doucement. Quand tout à coup, une sirène tonitruante, se met à vociférer et une voiture américaine arrive à toute blinde et lui fait signe d’arrêter…
– Ouh la la !
Il regarde le plafond de sa voiture et s’arrête.
Le gars doté d’un chapeau de cow-boy et d’un insigne de Shérif arrive à sa voiture.
Il lui pose une question :
– Ou allez- vous ? Descendez de la voiture S.V.P.
L’autre se plie bon gré mal gré et tourne en rond
Aussitôt sorti, il ouvre la portière de derrière et son fils descend. Il sort aussi.
Soudain, on entend des bruits de voix venant du coffre et quelqu’un tape frénétiquement.
– Qui y a-t-il dans votre coffre ? Il faut libérer cette personne ! Ouvrez- moi ça !
Le gars s’exécute un peu penaud.
Une femme baillonnée, les mains liées, sort en essayant de se faire comprendre tant bien que mal. C’est un flot de grognements intempestifs qui sort de sa gorge et n’en finit plus. Elle gigote dans tous les sens, lève les bras au ciel et n’arrête pas de bougonner intensément.
Le shérif l’observe circonspect. Cela l’énerve un peu. Il regarde le conducteur et à son tour mime le baragouinement en bougeant ses lèvres de haut en bas d’un air moqueur.
Et tout d’un coup, n’y tenant plus, il rebalance la femme dans le coffre et le ferme en s’essuyant le front. Il tapote affectueusement l’épaule du pauvre mari et compatit, puis lui dit qu’il peut repartir.
Ouf !, l’autre repart soulagé et un peu plus loin tire une cigarette d’un paquet resté sur le siège d’à côté. Il fume au volant de sa voiture et en apprécie la détente.
– Ça fait du bien une bonne taffe !

Cette vidéo me fait pouffer de rire.
Elle est marrante quoique vraiment macho aussi !

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