Défi "confinés inspirés"

Défi J3 : En mode logo rallye (3/4)

Six mots imposés et le champ libre pour écrire !
Au tour de Liliane, Marie-Louise, Violette et Catherine L de nous dévoiler 😉 leurs textes !

Photo : Free creative stuff

(Liliane)

Le professeur crut bon de ricaner à la blague d’un collègue avant de tous les quitter pour se diriger vers la salle dédiée aux professeurs.
Il fut surpris d’apercevoir un courrier dans son casier nominatif. Il prit le temps d’examiner l’enveloppe de papier kraft, essaya de reconnaître l’écriture, sans succès. Personne ne lui écrivait… cela faisait longtemps qu’on ne le remarquait plus.
Il ouvrit l’enveloppe et, compte tenu de l’heure tardive, s’approcha de la lampe afin de pouvoir lire plus facilement le contenu.
Il était hypnotisé par la délicatesse de l’écriture déliée, la qualité du papier et de plus, il lui semblait que le papier était sensiblement parfumé. Non, c’est certain que c’était une femme qui lui écrivait.
Il commença à parcourir la missive. Ce que celle-ci dévoila le surprit tellement que c’est comme s’il recevait une gifle. Mais une gifle « positive », dans le sens où ce qu’il lisait était plutôt agréable à lire…


C’est alors que… (Marie-Louise)

C’est alors que le professeur Touchatou entre dans son laboratoire, pousse la porte prestement qui se referme en un bruit caverneux.
C’est une immense pièce très sombre, sans ouverture sur l’extérieur, où il règne une ambiance diabolique.
Toutes sortes de choses insolites sont posées sur les nombreuses tables qui entourent un bureau. On peut y voir des ciseaux, des couteaux, du tissu empilé, des chaudrons, des livres, beaucoup de livres.
De nombreuses fioles et flacons sont dispersés sans aucun ordre sur les étagères où la poussière règne en maître.
Des paniers remplis d’objets tous plus étonnants les uns que les autres jonchent le sol. On y voit des stocks de laine, de grosses bobines de fil, mais aussi, plus surprenant, des outils de chirurgien ou de dentiste ou encore des herbes, des branches séchées…

Le professeur s’approche de son bureau d’un pas décidé.
Il allume sa lampe dont le pied représente deux serpents entrelacés, puis il s’assoit, ouvre un tiroir qui se met à grincer et en extrait un gros livre relié en cuir, sorte de grimoire vraisemblablement, fermé par deux sangles usées jusqu’à la corde.
L’homme ouvre le grimoire et tourne les pages une à une, doucement, pendant un long moment. Il semble chercher quelque chose en particulier. 

« Je dois y arriver, je vais y arriver ! »
Soudain le professeur lève la tête et semble hypnotisé par quelque chose, puis se met à ricaner comme le ferait un enfant qui aurait fait une bêtise !
Il se lève brusquement, s’approche d’une étagère et, dans sa précipitation fait tomber une fiole remplie d’un liquide rouge qui pourrait faire penser à du sang.
L’homme est furieux, râle, jure et en vient même à se donner une gifle comme pour se punir d’une telle maladresse. « Tiens, ça c’est pour ta stupidité ! » 
Il attrape alors une boîte en fer juste à côté, essaie de l’ouvrir en vain. Celle d’à côté lui résistera moins longtemps.

C’est alors qu’un large sourire se manifeste sur son visage. Le professeur retourne à sa table de travail, la boîte serrée contre lui. Après avoir vidé le contenu de la boîte sur son bureau, il prend un grand crayon en bois et des feuilles posées en vrac juste à côté, en dégageant un nuage de poussière et il écrit.

Il écrit longtemps, très longtemps puis, le visage rayonnant il dit : 
« Je savais bien que je réussirais ! Je vais enfin pouvoir dévoiler mon pouvoir magique à quiconque osera me défier».

Puis le professeur éteint méticuleusement sa lampe, sort de son antre visiblement satisfait et jette un dernier regard à l’intérieur avant de refermer tout doucement la porte.


La goutte (Violette)

Je reçois un appel d’un vieil homme que j’aime beaucoup. Il a été mon professeur de philosophie il y a des années et m’a dévoilé les subtilités de l’épicurisme ou de l’existentialisme. Je lui en suis profondément reconnaissante et je m’empresse d’accepter son invitation, malgré le temps de chien qui sévit et la nuit qui tombe. En sortant de chez moi, je reçois une bonne gifle de vent glacial. Je poursuis mon chemin en grelottant, à la lumière minable de ma vieille lampe électrique.

Mon vieil ami m’accueille avec effusion. Nous nous installons devant la grande cheminée où se consument quelques braises. Le professeur est visiblement très enrhumé, il renifle sans arrêt, mais cela n’empêche pas une petite goutte de trembloter au bout de son nez, elle oscille dangereusement. Tombera-t-elle ? Ou pas ? Je suis hypnotisée par cette maudite goutte, et je m’en veux un peu de ricaner intérieurement. Enfin, ô soulagement ! Elle tombe… Cela me permet de reprendre mes esprits. Je vais pouvoir enfin poursuivre sérieusement la conversation…jusqu’à la prochaine goutte !


Le professeur (Catherine L)

Le professeur fait sa ronde.
La cloche sonne dans une seconde.
Tourne la mappemonde
Veut être seul au monde

Dans la classe pas un seul son 
Puis claque une gifle
Le cancre renifle
Entonne une chanson 

La craie grince sur le tableau
Je regarde de bas en haut 
Comme hypnotisée les courbes des lettres
S’envoler par la fenêtre

A la lueur de la lampe
Les lettres telles des hippocampes
Dévoilent des mots à contre temps

Le cancre ricane
Enfourche sa bécane
Oublie son bonnet d’âne.

3 Comment

  1. Merci à Liliane et l’espoir d’une lettre d’amour, j’ai été captivée jusqu’à la dernière ligne par la recette du pouvoir magique, j’ai adoré la goutte suspendue de Violette et merci à Catherine pour ta poésie si bien tournée…

  2. Je vous dévoile mon sentiment Liliane, Marie-Louise, Violette et Catherine alors que j’allume ma lampe près de mon ordinateur ; je ne suis professeur de rien mais à la lecture de vos textes je suis comme hypnotisée et parfois je prends une gifle de mots et je ne ricane pas ! je vous le promets.

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